Prisonnière de guerre ou prisonnière d’Eglise ?

Chers paroissiens,

Dans la prison de Rouen, Jeanne d’Arc devait être gardée par des femmes. En effet, l’évêque Pierre Cauchon entendait faire un procès d’hérésie, donc un procès d’Eglise. Pourtant, Jeanne ne cesse pas durant tout le procès, d’être traitée en prisonnière de guerre, enferrée et gardée par des soldats…

Pour contourner cette illéglité, l’évêque de Beauvais a eu recours à une fiction : la serrure de la porte de sa prison serait munie de trois clés, dont l’une serait détenue par Henri de Beaufort, cardinal de Winchester.

Cauchon fait la défense suivante à Jeanne, dès sa première comparution : « Nous vous interdisons de quitter sans notre permission les prisons qui vous sont assignées dans le château de Rouen, sous peine d’être convaincue de crime d’hérésie. »

La réponse de Jeanne fut la suivante : « Je n’accepte pas cette défense ; si je m’évadais, jamais personne ne pourrait me blâmer d’avoir enfreint ou violé ma foi. » (Jeanne d’Arc de Régine Pernoud, 166-167)

Au cours d’une réunion secrète, dont l’évangéliste Jean, proche des milieux sacerdotaux, est le seul à nous donner l’écho, les conjurés décidèrent d’arrêter Jésus et de le livrer au pouvoir romain : « Si nous le laissons continuer ainsi, dirent-ils, tous croiront en lui, et les romains interviendront et supprimeront notre Lieu saint et notre nation. » (Jn 11, 48)

Cet homme, Jésus, parlait de lui comme du Fils de l’homme, appelé à revenir à la fin des temps et dont « l’empire sur les peuples et les nations serait éternel. » (Jean-Christian Petitfils, « Le vrai procès de Jésus »)

Dieu garde et gouverne par sa providence tout ce qu’Il a créé, « atteignant avec force d’une extrémité à l’autre et disposant tout avec douceur » (Sag 8, 1). Car « toutes choses sont à nu et à découvert devant ses yeux » (Hé 4, 13). Le témoignage de l’Ecriture est unanime : la sollicitude de la divine providence est concrète et immédiate, elle prend soin de tout, des moindres petites choses jusqu’aux grands évènements du monde et de l’histoire. (Catéchisme de l’Eglise catholique, 302-303)

Il y a la logique de Dieu et celle des hommes. Il s’agit de disposer nos âmes à l’action de l’Esprit-Saint, par la prière et le silence, en présence de Marie qui entourait les Apôtres et les disciples au Cénacle.

En ce mois de mai, confions nos personnes et nos vies à la providence.

Que Notre Dame nous éclaire et Sainte Jeanne d’Arc aussi !

Je vous bénis                                                        Abbé Renaud de La Motte, curé

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