Chers paroissiens,
Nous savons que la prière est l’élévation de l’âme vers Dieu. Elle est une demande faite à Dieu, une relation personnelle des fils de Dieu avec leur Père infiniment bon ( CEC, Abrégé, 534).
Le catéchisme précise qu’elle est toujours un don de Dieu qui vient à la rencontre de l’homme.
Pourquoi ne pas demander au Seigneur le don de la prière pendant le carême ?
« Seigneur, enseigne-nous à prier » (Luc 11,1)
Jésus a prié bien souvent dans sa vie : après ses journées données à la prédication, souvent il passait les nuits en prières. Il avait prié avant la plupart des grandes œuvres qu’il avait accomplies : il prie avant d’accomplir sa Passion, l’œuvre qui sauvera le monde.
Ce sera pour lui la grande épreuve et il se montre à nous, accomplissant le précepte qu’il nous a donné de prier dans la tentation. Jésus se sentait envahi par la tristesse : au lieu de chercher des consolations autour de lui, il se livre à la prière.
À Gethsémani, Jésus priait, ayant ployé les genoux par terre, le visage prosterné contre terre. Les disciples ont remarqué cette attitude. Ils l’avaient vu prier debout, parlant à son Père avec assurance ; ils voient que maintenant il prie à genoux, le visage contre terre. Il faut qu’il s’humilie grandement, car il s’est chargé de nos péchés.
En touchant la terre de son front, il semble en prendre possession pour la sanctifier et l’offrir à son Père.
La prière est l’occasion de prendre conscience de notre propre misère :
– tout le monde, ici-bas, grands ou petits, a des plaintes à présenter, expression de douleurs physiques ou morales ; si le voluptueux ne célèbre que son bonheur, il se ment à lui-même. « On est misérable, n’importe où l’on soit, n’importe où l’on aille, si on ne se tourne pas enfin vers Dieu » (Imitation 1, 22)
– pour l’homme spirituel, quelle tristesse de considérer les basses nécessités auxquelles l’assujettit son existence !
– que de lâchetés, que de retards dans la course vers le ciel !
– que d’inconstance dans ma vie… À peine réconcilié avec mon Dieu, je
retourne à mes errements.
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu ». Prier n’est pas une option pieuse, c’est un commandement divin. Le Seigneur connaît trop nos faiblesses et nous invite avec force à lui confier toute notre vie, nos familles et notre France. Avec humilité, confiance, persévérance et en son nom, reprenons de bonnes habitudes de prière, en prenant le temps de prier.
Saint Jean Eudes affirme enfin que c’est une chose fort utile, fort sainte de prier « en parlant de Dieu ». Cela enflamme beaucoup les cœurs en l’amour divin de parler, « de conférer » quelquefois familièrement les uns avec les autres de Dieu et des choses divines.
Voilà un excellent moyen d’être apôtres et de faire du bien.
Je vous souhaite avec mes confrères un saint carême et je vous bénis
Abbé Renaud de La Motte, curé
Un commentaire